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 FICHES DE GRAMMAIRE

                                                            MOHAMED ES SBAI

TABLES DES MATIERES

  1-Les parties du discours :

   1-1-L’adjectif.

   1-2-L’adverbe.

   1-3-La conjonction.

   1-4-Les pronoms relatifs.

   1-5-Les déterminants.

   1-6- L’article.

   1-7- La préposition.

 2-Les fonctions :

  2-1-Le sujet.

  2-2-L’attriubut.

  2-3-L’épithète.

  2-4-Le complément.

3-La phrase :

  3-1-La phrase simple et la phrase complexe.

  3-2- La négation.

 4-Le verbe.

 4-1-Les valeurs du présent.

 4-2-Les temps du passé.

 

REFERENCES :

 - Anne Sancier et Denis Delphine, Grammaire du français, Livre de Poche, 1994.

 -Dominique Maingueneau, 2001, Précis de grammaire pour les concours, Nathan-Université

 -Encyclopédie Encarta 2000.

 

 

1-Les parties du discours :

1-1-L’adjectif.

La catégorie de l'adjectif en français n'est guère identifiable morphologiquement, même si certains adjectifs(variables) continuent à s'accorder en genre et en nombre avec le nom qu'ils déterminent (définition classique). Les adjectifs sont de formes très diverses (bon/bonne ; rouge, vert/verte ; agréable, incompréhensible,...), ne s'accordent pas toujours (cf. une robe marron, une robe vert bouteille) ; des substantifs servent fréquemment d'"adjectifs" (peuvent avoir une fonction d'épithète lorsqu'ils sont postposés au nom-noyau du SN) "un papier cadeau" ; "une femme bien ".

Sauf quand ils sont attributs, les adjectifs sont toujours des éléments facultatifs de la phrase, c'est-à-dire que ce qu'ils signifient peut être laissé implicite (relève de la situation) ; la présence de nombreux adjectifs, ou locutions adjectivales diverses, est de ce fait extrêmement révélatrice et le choix, la place, l'abondance des adjectifs peut être un élément très significatif pour la description d'un texte littéraire.

        Dans une phrase comme "Cet homme blond qui m'a parlé devant la porte m'a retenue alors que je devais prendre le bus pour Monaco" : "blond", "qui m'a parlé devant la porte" ne sont pas indispensables grammaticalement à l'existence d'une phrase, même s'ils ont une fonction sémantique non négligeable : comparer avec la phrase "Cet homme m'a retenue" (de même que "alors que je devais prendre le bus pour Monaco", complément de phrase, non essentiel, comme on dit quelquefois).

La place de l'adjectif                

  Certains adjectifs ne peuvent apparaître qu'après le nom. Mais beaucoup d'autres apparaissent selon le cas avant ou après le nom. Les facteurs qui interviennent pour régler la place de l'épithète sont de natures diverses. On traitera successivement ci-dessous de facteurs formels, puis de facteurs sémantiques.

Au plan formel, on a souvent évoqué la question de la taille de l'adjectif : les adjectifs brefs (notamment monosyllabiques) étant considérés comme antéposables, alors que les adjectifs longs (polysyllabiques) ne le seraient pas. En fait ce critère est le plus contestable. Si l'on trouve des adjectifs brefs antéposés ("une longue route", "un grand bateau", "de noirs desseins"…) on trouve également devant le nom des adjectifs longs ("une agréable promenade", "une ravissante idiote", "une exceptionnelle aventure"…), et l'on trouve également des adjectifs brefs postposés ("une robe rouge", "un homme vieux", "un adjectif bref"…), aussi bien que des longs ("une promenade agréable", "un enfant insupportable", "une histoire extraordinaire"…). Dans un cas comme dans l'autre, on peut se demander si les contre-exemples ne sont pas aussi nombreux que les exemples !

Toujours au plan formel mais plus significatifs sont les éléments tenant à la structure du syntagme nominal ou à la structure du syntagme adjectival lui-même. Arrivé, Gadet, Galmiche, 1986, rappellent les facteurs suivants :

Mais les facteurs sémantiques jouent également un rôle très importants.

"Ses noirs idées terrifiaient son entourage." (=son pessimisme).

                 "L'épithète antéposée qualifie le contenu notionnel (le signifié du nom). L'épithète postposée qualifie le référent visé, dans les circonstances ponctuelles de l'énonciation, par le syntagme nominal."

C'est en raison de l'explication sémantique précédemment avancée (un sème semblable dans le nom et l'adjectif) que l'adjectif antéposé qui qualifie le contenu notionnel joue le rôle d'"intensificateur sémique" ; c'est aussi pourquoi, concrètement, les adjectifs "de dimension" peuvent être souvent antéposés (avec d'ailleurs dans ce cas un sens différent du sens qu'ils prennent quand ils sont postposés) :

  "un grand homme"-  "une large avenue" - ou "un large consensus" ! -  "un gros commerçant".

Ici, les mots "homme", "avenue", "commerçant" ainsi que la plupart des mots concrets français, contiennent un sème référant à la notion de dimension qui se trouve ainsi "intensifiée" par le sème "dimension" de l'adjectif. De ce fait "un grand homme" n'est pas un homme "grand" mais quelqu'un qui est "grandement homme", "un gros commerçant" n'est pas un commerçant gros, mais quelqu'un qui est "grossement commerçant", c'est-à-dire qui a un gros commerce, et "l'agréable promenade" est une promenade qui est "agréablement promenade".

L'adjectif antéposé manifeste ainsi l'une des qualités intrinsèques du nom, et il ne représente pas une propriété extérieure au contenu notionnel, comme lorsqu'il est postposé. Il n'y a pas des adjectifs antéposés "en soi", mais des adjectifs qui s'antéposent plus naturellement devant certains noms ; en outre certains adjectifs peuvent être plus aisément antéposés que d'autres, car ils ont la propriété d'avoir un usage plus large, d'être utilisables avec de nombreux noms pour lesquels ils deviennent intensificateurs sémiques.                                                                 Comme le disent Arrivé, Gadet, Galmiche, ces observations permettent de rendre compte de plusieurs phénomènes :

Il reste que certains adjectifs, qui ne peuvent jamais être intensificateurs sémiques (devant aucun nom) ne peuvent jamais être antéposés. On citera :

Dans les deux premiers cas, la valeur verbale reste présente comme le montrent les périphrases avec relatives proposées ("qui est") ; pour les adjectifs relationnels, leurs propriétés particulières, qui les distinguent assez largement des qualificatifs, suffisent à expliquer leur fonctionnement syntaxique particulier.

"a) certains adjectifs indiquent une qualité, ou propriété essentielle ou accidentelle, de l'objet désigné par le nom (ou le pronom) : "une robe rouge", "un livre intéressant", "celui-ci est mauvais". b) d'autres adjectifs établissent une relation entre le nom et un autre élément nominal : dans "le discours présidentiel", l'adjectif est l'équivalent d'un complément de la forme : "du président" ; il indique une relation entre le nom "discours" et le référent désigné par le nom "président". de même, dans "le voyage alsacien du Ministre", l'adjectif "alsacien" […] est l'équivalent de "en Alsace".
Du point de vue syntaxique, on observe entre les adjectifs de ces deux sous-classes les différences suivantes :

·        sauf phénomène de blocage sémantique, les adjectifs de la première classe (qualificatifs au sens strict) sont aptes à marquer les degrés de la qualité signifiée : "un livre très (assez, plus, moins, etc.) intéressant". Cette possibilité est évidemment interdite aux adjectifs de la seconde classe (parfois dits relationnels) : "le voyage du président" ne peut pas être dit "très (assez, plus, moins, etc.) présidentiel" ;

·        les qualificatifs peuvent fonctionner comme attributs ("cette robe est rouge", "ce livre paraît intéressant"). Les relationnels ne le peuvent généralement pas : "ce voyage est présidentiel" (voir cependant plus bas) ;

·        le qualificatif épithète peut se voir substituer une relative ("la robe qui est rouge"). L'adjectif relationnel ne le peut pas : "le voyage qui est présidentiel"

L'ensemble de ces traits différentiels amène certains linguistes à donner aux éléments de la 2e classe - les relationnels - le nom de pseudo-adjectifs.

Il conviendrait de citer encore certains "noms" qui servent d'adjectifs, et qui ne peuvent être que postposés, même si la relation nom - adjectif n'est plus une relation passant par le verbe être (relation d'attribut) : on peut gloser cette relation au moyen de divers verbes :
- "un enfant modèle" c'est "un enfant qui sert de modèle"
- "un papier cadeau" c'est "un papier qui enveloppe les cadeaux"
- "une lessive miracle" c'est "une lessive qui fait des miracles"      etc.

Dans tous ces cas (paraphrase par "qui est" ou paraphrase avec d'autres verbes), il y a une relation verbale sous-jacente, et dans tous ces cas l'antéposition est impossible. La paraphrase souligne la différence de ces adjectifs jamais antéposables avec les adjectifs antéposables qui ne peuvent être paraphrasés par "qui est X" : un "grand homme" ce n'est pas un homme qui est grand (on dit que "Napoléon était un grand homme", mais l'on sait qu'il était justement très petit), mais quelqu'un dont l'humanité est grande, qui est grand dans sa façon d'être homme (et non pas grand physiquement).                                                                                 

                De fait - et les explications sémantiques données ci-dessus expliquent cela - peu d'adjectifs, pour un nom donné, sont susceptibles de devenir intensificateurs sémiques et donc d'être antéposés .

           En revanche, après le nom, plusieurs classes d'adjectifs sont possibles. On peut s'interroger sur d'éventuelles contraintes d'ordre :
- On va effectivement des caractéristiques les plus intrinsèques au caractéristiques les plus externes : cf. "un enfant blond, fatigué, qui n'a pas appris ses leçons". Tout changement dans l'ordre des adjectifs/propositions relatives est ici impossible.
- Les "compléments de noms" (compléments indirects introduits par "de") suivent à peu près immédiatement le nom : aussi bien quand ils expriment la possession ("le fils de mon frère") que la provenance "le train de Paris", ou le contenu "une tasse de café", etc.

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1-2-L’adverbe.

Du point de vue morphologique la catégorie dite des adverbes, catégorie invariable, accueille des mots ou des locutions de formes diverses :

Certains viennent du latin comme "bien", "peu" , "hier"... Ils ont des formes très variées, résultats d'évolutions différenciées. D'autres ont été formés en bas latin ou ancien français : "avant", "assez", "dedans"...

D'autres encore sont empruntés à des langues étrangères comme "crescendo", "franco" qui viennent de l'italien, ou "ad hoc" qui vient du latin, sans modification...

La plupart des adverbes sont des adverbes en "-ment" formés par suffixation sur le féminin de l'adjectif : "heureusement", "fièrement", etc. mais on ne peut pas former des adverbes sur tous les adjectifs !

On signalera aussi une tendance, très fréquente en français contemporain qui consiste à effectuer une "dérivation impropre" à partir de l'adjectif : à côté de "chanter fort" ou "tenir bon" (formes traditionnelles) on trouve maintenant "acheter utile" ou "voyager confortable".

Comme les compléments de noms qui développent de nombreuses locutions adjectivales, on a affaire dans le domaine de l'adverbe à des locutions adverbiales formées sur une base nominale, souvent précédée d'une préposition : "par hasard", "de bonne heure", "le lendemain"...

On préférera un classement syntaxique, qui permette de rendre compte du fonctionnement (varié) des adverbes qui relèvent précisément de ce point de vue de plusieurs catégories, selon le niveau où ils interviennent. Un même adverbe peut figurer à divers niveaux.

Maingueneau distingue ainsi :

Les adverbes intégrés à la phrase :

Les adverbes qui portent sur une catégorie élémentaire :

Ainsi, ils sont contigus à

- un adjectif : "très souple",

- un adverbe : "particulièrement intelligemment", "plus honnêtement",

- une préposition : "juste devant la maison"...

- un verbe : "il court mal", "il dort beaucoup".

Les adverbes circonstanciels

(à valeur locative ou temporelle)

- "Il dort ici" ;   - "Il nous visite souvent"

Les adverbes non intégrés à la phrase :

Les adverbes de point de vue

- "C'est demain qu'il part"

Les adverbes de phrase (ils se placent dans des positions détachées, ne supportent pas une focalisation par c'est ... que, peuvent figurer en tête d'énoncés négatifs)

- "Normalement, il doit venir", / "Normalement il ne vient pas" / *C'est normalement qu'il vient

# "*Lentement, il ne vient pas"

Ce classement qui ouvre la voie à une meilleure compréhension des adverbes et de leur fonctionnement, présente l'inconvénient d'être assez hétérogène : on est gêné par une terminologie qui oppose des "adverbes de point de vue" (notion sémantique) à des "adverbes de phrase" (notion syntaxique). Du point de vue syntaxique on peut insister néanmoins sur la différence essentielle qui sépare :

les adverbes portant sur un adjectif ou un adverbe (la distinction entre adjectif et adverbe n'étant ici d'ailleurs pas très pertinente de fait : quand on a "il chante très fort", "fort" est un adverbe, mais quand on a "un homme très fort", fort est un adjectif ; la distinction est contextuelle (présence dans un SN ou un SV) il s'agit surtout de souligner que les adverbes ; comme "très", "plus", "bien", etc. peuvent servir de "compléments" à d'autres "adjectifs/adverbes", de même d'ailleurs que certains adverbes en -ment : "il chante particulièrement fort" / "il chante joliment bien")

les adverbes portant sur un verbe (parfois, comme nous l'avons vu, ce sont les mêmes mots : cf. "il chante fort/bien) : "il dort ici", "il mange beaucoup"...

enfin les adverbes compléments de phrase : beaucoup d'adverbes déjà cités peuvent être compléments de phrase, ainsi que de nombreuses locutions adverbiales, mais pas tous :

"*fort, il chante chaque samedi" # "chaque samedi, il chante fort"

"*beaucoup, il prend le bateau" # "souvent, il prend le bateau"

Les compléments d'adjectifs ou d'adverbes se placent avant eux ; les adverbes compléments de verbe (ou de phrase), qui sont parfois des locutions formées à partir de noms précédés ou non d'une préposition ("il travaille le samedi" ; "il progresse avec lenteur / lentement"), se placent après le verbe. Plus spécifiquement, les adverbes qui sont compléments de phrase (notons bien que certains adverbes, dans tel contexte compléments de verbe peuvent être compléments de phrase dans un autre contexte), le test de la permutation suffit à les identifier par rapport au compléments de verbe (qui ne peuvent pas permuter). Dans la phrase suivante "avec prudence" est une locution adverbiale complément de phrase :

"Avec prudence, il avança jusqu'à la barrière" / "Il avança jusqu'à la barrière avec prudence".

Nous proposerions donc de définir trois positions syntaxiques pour les adverbes, mais en soulignant que de nombreux "adverbes" ou "locutions adverbiales" peuvent apparaître dans l'une ou l'autre des catégories, et qu'il ne s'agit donc pas d'adverbes s'opposant par leur appartenance à une classe de commutation : tout au plus pourrait-on établir des classes distributionnelles, et classer ainsi les adverbes en fonction de l'ensemble des contextes syntaxiques qu'ils admettent). "bien" n'a pas la même distribution que "beaucoup", mais a probablement la même distribution que "joliment". On peut dire en effet :

"Il chante bien"    "Il chante joliment"     "Un homme joliment habillé"   "Un homme bien habillé"

        On pourra dire encore :

"Il chante bien joliment"

"Il chante joliment bien"

      Si l'on dit :

"Il chante beaucoup"

peut-être et encore : "?un homme beaucoup habillé"

on ne dira sûrement pas : "*il chante joliment beaucoup"

ou "*il chante bien beaucoup"

ou encore : "*il chante beaucoup joliment"

ou "*il chante beaucoup bien"

   C'est ainsi qu'il faudrait procéder pour établir ces classes distributionnelles, dont l'intérêt, cependant, resterait limité : il s'agit surtout pour nous ici de repérer les positions pertinentes dans un texte, et non pas tant de classer définitivement les adverbes [Nous sommes d'ailleurs convaincue de l'inutilité d'un tel classement pour une classe "ouverte" : un auteur peut toujours, pour rendre un effet particulier, décider un jour de changer la distribution courante d'un adverbe en l'introduisant dans une position que l'on n'attend pas : nous avons vu que bien des cas sont syntaxiquement possibles (cf. l'antéposition de l'adjectif) s'il s'agit d'utiliser le lexique de la langue de façon encore plus variée : c'est précisément comme cela que la langue évolue, et toute attitude trop strictement "normative" n'a guère de sens en littérature.]

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1-3-La conjonction.

1

 

INTRODUCTION

conjonction, nom donné à deux classes de termes, dont la première, regroupant les conjonctions de coordination, sert à relier des éléments de même rang syntaxique, qu'il s'agisse de mots, de groupes de mots, de propositions ou de phrases, et la seconde, regroupant les conjonctions de subordination, permet de relier les propositions dites subordonnées à la proposition principale dont elles dépendent.

2

 

LES CONJONCTIONS DE COORDINATION

Les conjonctions de coordination (et, ou, ni, mais, or, donc, car) ont à la fois des emplois spécifiques et d'autres comparables à ceux de certains adverbes ou locutions adverbiales, comme puis, ensuite, toutefois, néanmoins, cependant, pourtant, ainsi, aussi, par conséquent, en effet, etc.

1

 

Et

Et marque l'addition. Dans une énumération, seuls les deux derniers termes, en général, sont coordonnés par et (Rajoutez de l'huile, du sel, du poivre et des épices). Lorsque et coordonne des propositions, il peut exprimer diverses nuances, en rapport avec le sens de ces propositions, notamment la succession dans le temps (Continuez tout droit et tournez à gauche au bout de l'avenue) ou la conséquence (La nuit tombait et on distinguait mal les contours des objets).

2

 

Ni

Ni sert à coordonner des éléments de rang identique dans une structure négative. Il fonctionne comme un équivalent de et… ne pas. Il est le plus souvent répété devant chacun des termes niés (Elle n'est ni grande ni petite ; ni l'un ni l'autre n'est intervenu).

3

 

Ou

Ou marque, dans la plupart des cas, une alternative (Vous préférez du café ou du thé ? C'est ça ou rien), dont le caractère exclusif peut être souligné par la locution ou bien… ou bien (Ils sont ou bien en retard ou bien déjà partis). Entre les deux derniers termes d'une énumération, la locution ou encore exprime une possibilité complémentaire (Vous pouvez prendre le train, l'avion ou encore votre voiture). Ou peut aussi indiquer une équivalence entre un terme rare et un terme plus courant ou une expression définitionnelle (la géodésie, ou étude de la forme et de la dimension de la Terre). Dans ce cas, le second élément est employé sans déterminant.

4

 

Mais

Mais peut relier des mots (Il est tatillon mais compétent), des propositions ou des phrases. Sa valeur est généralement oppositive, c'est-à-dire qu'il permet d'opposer un élément à un autre en vertu d'un raisonnement implicite. Ainsi, dans Il avait un avis contraire mais il n'a rien dit, la seconde proposition va à l'encontre de ce que la première laissait attendre.

5

 

Or, donc et car

Or, donc et car ne peuvent relier que des propositions.

Or sert à introduire un nouvel élément dans un enchaînement argumentatif (Il a prétendu ne pas avoir été mis au courant. Or, un certain nombre de documents permettent d'établir sa responsabilité dans cette affaire).

Donc sert à introduire un élément qui a la valeur d'une conséquence. Il fonctionne exactement comme un adverbe du type par conséquent.

Car, qui n'est pratiquement employé qu'à l'écrit, indique que la seconde proposition est une explication de la première (On s'en aperçut, mais trop tard, car personne n'y avait songé à temps).

3

 

LES CONJONCTIONS DE SUBORDINATION

Les conjonctions de subordination (que, quand, lorsque, comme, si, puisque, etc.) et les locutions conjonctives, qui sont des conjonctions composées de plusieurs mots (alors que, parce que, depuis que, avant que, bien que, de telle sorte que, si bien que, à moins que, etc.), servent d'introducteurs aux diverses propositions circonstancielles (de temps, de cause, de but, de conséquence, de concession, d'opposition, de condition, de comparaison). Exemple : Je ne suis pas allée au cinéma depuis que je suis rentrée de vacances ; Il est rentré avant qu'il ne pleuve.

La conjonction que introduit les propositions subordonnées dites complétives (Je sais qu'il est tard).

La signification des conjonctions est liée à celle de la subordonnée qu'elles introduisent. Certaines sont polysémiques, comme alors que, qui sert à la fois à l'expression du temps et de l'opposition (Elle est sortie alors que je lui avais déconseillé ; Le chat est sorti alors que j'ouvrais la porte au plombier).

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1-4-Les pronoms relatifs :

Les pronoms relatifs, qui, que, quoi, dont, où, lequel (laquelle, lesquels, lesquelles) sont les termes introducteurs des propositions subordonnées relatives.

Qui fonctionne comme sujet et comme complément prépositionnel (La personne qui vous demande est arrivée. La personne avec qui vous avez rendez-vous est arrivée).

Que est complément d'objet direct (Je ne connais pas la personne que vous avez convoquée).

Dont est analysable comme l'amalgame de la préposition de et d'un pronom relatif (La femme dont je vous ai parlé = de laquelle).

est un adverbe pronominal relatif, qui introduit des subordonnées à valeur locative (La ville où je suis né…). La forme quoi est précédée d'une préposition (C'est ce à quoi je pensais) ainsi que les formes du pronom lequel (C'est une idée à laquelle il faudra réfléchir).

Il existe enfin une série de pronoms relatifs qui amalgament lequel et les prépositions à et de. Auquel et auxquels sont analysables comme un amalgame de à et de lequel.

Duquel et desquels comme un amalgame de de et de lequel (Il y a un problème auquel nous n'avons pas pensé).

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1-5-Les déterminants.

En français, le nom est identifié principalement par la présence d'un déterminant : "le commencement", "un garçon", "le boire et le manger", "son arrivée", "mon rouge préféré"... On notera toutefois que les noms propres sont "auto-déterminés" et ne prennent donc généralement pas de déterminant : "Monsieur Dupont", "Pierre"... Certaines structures sont également suffisamment actualisées dans le discours par des marques diverses pour pouvoir fonctionner sans déterminants : c'est le cas des pluriels pris dans une énumération en français contemporain "Feuilles, déchets, bouteilles en plastique, tout s'envolait dans la ville envahie par le vent". C'était le cas de plus nombreuses structures en français plus ancien dont les proverbes ou dictons ont conservé la trace : "Pierre qui roule n'amasse pas mousse" : notons qu'ici c'est la relative déterminative qui permet l'actualisation du nom en l'absence de tout article ; on ne pourrait dire "Pierre n'amasse pas mousse", sans penser immédiatement à un nom propre ! [note 7].

On distingue traditionnellement :

  les déterminants définis , les déterminants indéfinis , les déterminants possessifs , les déterminants démonstratifs , les déterminants numéraux

(ces "déterminants" appelés ainsi d'un terme qui indique la fonction, sont parfois appelés aussi "articles", terme qui dès lors ne fait plus allusion qu'à la petite taille de ces mots : article, qui vient du latin articulum veut dire "petite partie").

On fera attention à ne pas confondre les déterminants et les pronoms, petites parties du discours dont les fonctions sont complètement différentes : le déterminant fonctionne toujours avec un nom qu'il détermine, le pronom fonctionne à la place du déterminant et du nom qu'il remplace :

Ex. "mon livre" : "mon est un article possessif ; "le mien est plus beau que le tien" : "le mien" et "le tien" sont des pronoms possessifs remplaçant "mon livre" ou "ton livre".

"cette table est ronde, celle-ci est carrée" : "cette" est un déterminant démonstratif, "celle-ci" est un pronom démonstratif.

"le garçon mange une pomme" : "le" est un déterminant défini" ; "le garçon la mange" : "la" est un pronom.

Les déterminants définis :

L'article défini peut recevoir une interprétation générique :

"La femme est l'égal de l'homme"

ou une interprétation spécifique :

"La femme tenait un livre dans sa main" (la femme dont on parle et non pas la femme en général)

Cet usage spécifique peut être confirmé, renforcé par le recours à des compléments du nom qui précisent davantage la spécificité voire l'unicité du référent :

"La femme de Pierre tenait un livre dans sa main"

Le déterminant défini varie en genre et en nombre avec le Nom, coeur du GN (Groupe Nominal) qu'il détermine :     Le livre   - La table   - Les bouteilles

Dans un texte, la situation et le contexte jouent chacun à leur façon et, parfois, chacun à leur tour, un rôle dans l'identification du référent :

"Passe-moi le livre" (identification situationnelle)

"Arrivèrent un homme et une femme. La femme tenait un livre dans sa main" (identification contextuelle).

Les déterminants indéfinis

Cette catégorie de la grammaire traditionnelle est souvent très hétérogène. La principale distinction qu'il convient d'opérer parmi les déterminants indéfinis est toutefois celle qui permet d'opposer des quantificateurs (le plus nombreux) et des qualificateurs.

Le premier indéfini que l'on cite généralement est "un/une" (dont le pluriel se fait en "des"/"de" selon le contexte) :  Un garçon, une fille, des enfants, de gentils enfants..."

Les autres quantificateurs peuvent être classés ainsi, selon qu'ils n'admettent pas ou peuvent admettre d'être précédés d'un autre déterminant (le, un...) :

En 1 les définis qui commutent avec "le" ou "un". Ex. "aucun homme" et non pas *"un aucun homme".

En 2 les définis qui peuvent apparaître après "un" ou "le", mais également seuls. On peut avoir aussi bien "quelques hommes" que "les quelques hommes..." - avec bien sûr une valeur différente.

En fonction de leur singularité/pluralité variable on les classe généralement de la façon suivante (la liste des indéfinis ici ne prétend pas être exhaustive : ces exemples sont donnés à titre indicatif) :

 

Ensemble vide

Singularité

Pluralité

Totalité

Distributif

type 1

aucun
pas.un
nul

Quelque
n'importe quel

plusieurs
certain(e)(s)
maint(e)(s)

tout(e)

chaque

type 2

--

Certain

quelques
divers
différents

--

--

 Les indéfinis non quantificateurs (ou qualificateurs) sont essentiellement "même", "autre" et "tel" qui s'emploient ou bien avec "un" ou "le", ou bien seuls devant un nom :

"Telle personne"/"Une telle personne" ; "même nouvelle"/"la même nouvelle" ; "tel homme"/"un tel homme"

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1-6- L’article.

                 a. L’article

L’article indéfini (" un ", " une " ou " des ") désigne :

 

     une chose ou une personne prise dans une catégorie ou une espèce. Ex : un chat (" un animal qui

     vient de la race des chats "). Il peut dans ce cas avoir une valeur descriptive (dans les récits,

     notamment) ou recevoir une caractérisation qui modifie la nature du référent (" c’est un garçon

     dont le nez s’allonge à chaque fois qu’il ment ")

     le nombre singulier. Ex : J’ai un chat et deux chiens.

     une vérité générale. Ex : un enfant a besoin d’affection (= " l’enfant a besoin d’affection " ou

     " n’importe quel enfant a besoin d’affection ")

     l’exceptionnel, associé à une caractérisation ( adjectif, complément du nom ou proposition relative).

     Ex : Un soleil rouge se levait sur l’horizon, il a montré un courage admirable.

     au pluriel, on utilise l’article " des ". Ex : J’ai des amis américains. Sauf lorsqu’on utilise un

     adjectif derrière le nom. Ex : J’ai de bons amis américains. 

L’article défini (" le ", " la " ou " les ") est utilisé :

     pour désigner une chose ou une personne unique que tout le monde connaît. Ex : Le soleil a

     rendez-vous avec la lune.

     avec un nom en contexte, caractérisé par un adjectif, une proposition relative, un complément de

     nom ou tout simplement la situation de communication. Ex : L’homme qui est devant moi est très

     gentil. / Quel appartement sale ! le plafond doit être repeint.

     pour exprimer une généralité, qu’elle soit abstraite ou qu’elle désigne une matière ; il désigne donc

     l’ensemble de la chose. Ex : Le lait est bon pour la santé.

     à la place de l’adjectif possessif pour indiquer les parties du corps ; il est systématique avec les

     verbes pronominaux. Ex : Elle a mal à la tête. Elle s’est lavé les cheveux.

                               a. L’article partitif

     L’article partitif (" de ") sert à désigner la partie de quelque chose ou la partie d’un ensemble.

     Ex : Je bois du lait. Je mange du pain (une part de lait, une part de pain)

     Il s’utilise aussi pour la quantité indéterminée, pour les choses qu’on ne peut pas compter. Ex : Il

     faut du talent pour être acteur. Il est alors souvent utilisé avec le verbe faire. Ex : Je fais du sport.

     On trouve l’article partitif avec des noms propres pour désigner une partie de l’œuvre d’un artiste.

     Ex : Jouer du Mozart.

     L’article partitif se contracte avec l’article défini " le " et " les " : Je veux de le pain*= je veux du pain

     Je veux de les pâtes*= je veux des pâtes. Mais : je veux de la salade, je veux de l’avocat.

     Lorsqu’on utilise la négation, on utilise " de " avec l’article partitif comme avec l’article indéfini.

     Ex : Je mange du fromage. / Je ne mange pas de fromage.

     Lorsque la quantité est déterminée, on la précise avant le nom et on utilise " de ". Ex : Je bois 50

     cl de lait avant de partir au travail. Je bois beaucoup de lait.

                                      c. Absence d’article

     Comme on l’a vu, après la négation suivie de l’article partitif ou de l’indéfini.

     Après la négation " sans " et " ne… aucun / aucune ". Ex : Il n’a aucune chance de réussir.

     Après la préposition " avec " suivie d’un nom abstrait. Ex : Agir avec violence.

     Quelquefois dans une énumération .Ex: Politiciens, religieux et démagogues sont de la même

     race.

     Dans une apostrophe. Ex : " Citoyens et citoyennes, dormez tranquilles : la police veille sur vos

     quartiers. "

     Dans certaines constructions verbales avec " de ". Ex : Les champs étaient couverts de rosée. /

     Les populations de l’Europe médiévale mouraient de faim (toutes les expressions qui expriment

     une émotion, une sensation ou un manque).

     Dans certaines constructions verbales avec des verbes courants comme " faire ", " rendre ",

     " avoir ", " être " etc. : avoir faim, rendre service, faire signe, être domestique etc. Cet emploi

     construit une référence virtuelle, c’est-à-dire qui n’a pas été rendue actuelle, qui désigne

     abstraitement l’idée que représente le nom. Ex : Jamais homme ne me fit plus de peine.

     C’est aussi pour cette raison que le complément du nom ne possède pas d’article dans ce type

     d’expression : un billet de train, un cours de français, une table de cuisine. Un collier de perles.

     Mais : le couteau du boucher, la porte de la voiture : dans ce cas, la situation de communication

     partagée (co-énonciation) oblige à l’emploi de l’article.

     Dans certaines expressions populaires. Ex : Ventre affamé n’a pas d’oreilles.

                                 d. Le pronom de reprise " en "

     Le pronom " en " remplace les noms précédés de la préposition " de ". Ex : Vous buvez du café ?

     Oui, j’en bois. Vous avez de l’argent ? Oui, j’en ai.

 

     Lorsque la quantité est précisée, elle se place en dernière position. Ex : Vous avez un stylo ? Oui,

     j’en ai un. Vous buvez 5O cl de lait avant de partir travailler ? Oui, j’en bois 5O cl.

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1-7- La préposition.

Préposition, nom donné à une classe de mots invariables qui servent à relier des termes à l'intérieur de groupes syntaxiques. La classe des prépositions n'a pas d'unité morphologique. On distingue traditionnellement les prépositions simples des prépositions complexes ou locutions prépositionnelles.

 Parmi les prépositions simples, un premier ensemble est constitué par des formes issues du latin (à, de, pour, par, sous, sans, etc.). Une série de formes appartient également à la classe des adverbes (devant, derrière, dessous, dessus, etc.). Un autre ensemble de prépositions simples dérive de la classe des participes (excepté, vu, durant, etc.).

 Les locutions prépositionnelles sont des formes complexes qui jouent un rôle comparable à celui des prépositions. Ce sont des syntagmes qui comportent un nom désémantisé, c'est-à-dire un nom qui n'est pas employé dans son sens plein, et qui sont lexicalisés, c'est-à-dire qu'ils font partie de l'inventaire des mots de la langue (à cause de, en dépit de, au lieu de, par rapport à, etc.).

 Les prépositions sont des termes qui jouent un rôle relationnel, c'est-à-dire un rôle de pivot entre deux termes. A l'intérieur du groupe nominal, elles permettent de relier un nom à un autre nom et introduisent des compléments du nom (l'intérêt de cet ouvrage; son goût pour la marche) et des compléments de l'adjectif (Il est sûr de lui).  cet égard, elles entrent dans la formation des locutions composées qui font ou non partie du lexique de la langue. Des composés comme verre à pied, tasse à thé, corbeille à pain, pain de sucre, eau de rose, etc., font partie de la langue, cependant que sur le même modèle nom+préposition+nom, on peut former en discours un nombre indéfini de composés : un bol de lait, de chocolat, de café, un verre d'orangeade, de grenadine, de vin, etc.

 A l'intérieur du groupe verbal, les prépositions relient au verbe les divers types de compléments verbaux, qu'il s'agisse des compléments circonstanciels (Vers le soir, un orage éclata), des compléments d'objet indirects introduits par les prépositions à et de (Il aspire au repos; Il rêve de partir) ou du complément d'agent des verbes à la voix passive, introduit par la préposition par (L'entretien a été réalisé par un journaliste spécialisé).

 Les valeurs sémantiques des prépositions sont très nombreuses, et la plupart d'entre elles cumulent de nombreuses significations temporelles, spatiales, finales, instrumentales, causales, concessives, etc. Certaines prépositions et toutes les locutions prépositionnelles du type en dépit de, aux alentours de, etc., ont une signification stable et n'introduisent que des compléments circonstanciels ayant une signification identique à la leur. Par exemple, malgré et en dépit de n'introduisent que des compléments ayant un sens concessif. Dès a toujours un sens temporel et à cause de toujours un sens causal. Mais des prépositions comme à, de, pour, en cumulent un grand nombre de significations possibles. A, de, dans, pour, depuis, en, peuvent avoir une signification temporelle (à huit heures, de huit à neuf, dans huit jours, pour demain, depuis le matin, en deux minutes) mais aussi une signification spatiale (rester à la maison, revenir de Paris, être dans le jardin, partir pour l'Asie, observer quelque chose depuis la fenêtre, vivre en Asie).

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2-Les fonctions :

  2-1-Le sujet.

             1.        PRESENTATION , fonction du terme qui sert de support au verbe noyau de la proposition; l'accord du verbe avec le sujet marque cette relation.

            2.         NATURE DU SUJET  
La fonction peut être remplie par un groupe nominal et par tous les autres termes équivalents au groupe nominal : pronom, infinitif nominal (Souffler n'est pas jouer), proposition relative substantive (Qui perd gagne), proposition conjonctive pure dite complétive (Qu'il soit ici m'étonne).

            3.         PLACE DU SUJET  
Le sujet est le plus souvent placé avant le verbe. L'inversion de cet ordre était fréquent en ancien français; la tendance de la langue semble être de rechercher systématiquement l'ordre sujet-verbe, comme c'est le cas dans la langue familière actuelle. L'ordre inverse se trouve cependant encore en français moderne dans certaines constructions surtout fréquentes dans la langue littéraire. C'est en particulier le cas de l'interrogation. On notera le trait d'union qui joint alors le verbe et le pronom sujet qui suit, et la lettre euphonique là où la liaison serait sinon impossible : Viendra-t-il? Dans le cas de l'interrogation, on parle d'inversion simple si le sujet est un pronom personnel ou le pronom indéfini on (Vient-il?), sinon on parle d'une inversion de reprise : Paul vient-il?

L'interrogation totale avec ordre inversé est concurrencée dans le langage courant par l'interrogation avec est-ce que… qui permet de conserver l'ordre sujet-verbe et dans le langage relâché par un système de marque unique, intonation ou ponctuation (Il vient?).

La langue familière évite l'inversion résultant de l'occupation de la place initiale par un adverbe (inversion simple : Ainsi vivait cet homme; inversion de reprise : Peut-être Paul viendra-t-il), par un verbe (Vint la saison des vendanges), par certains compléments (En tête était le maire). Que permet de rétablir l'ordre sujet-verbe après peut-être et sans doute (Peut-être viendra-t-il. Peut-être qu'il viendra). L'inversion est obligatoire dans la proposition incise, héritée de l'ancienne langue (Venez, dit-il, il est tard) et l'inversion y est toujours une inversion simple (Venez, dit le vieil homme). Dans le style oral relâché, pourtant, des tournures comme qu'il me dit ou il me dit suppriment l'inversion.

            4.         SUJET ET THEME  
On peut considérer la phrase comme l'application à un thème (ce dont on parle) d'un propos (ce qu'on dit du thème). Dans une phrase comme Cette affaire est oubliée aujourd'hui, le propos est cette affaire et il correspond au sujet. Mais sujet et thème ne sont pas toujours confondus. C'est Il vient qui est le thème dans une phrase comme Il vient demain, si celle-ci répond à la question Quand vient-il? La mise en relief est une tournure qui permet de souligner le propos : C'est demain qu'il vient.

            5.         SUJET ET AGENT  
Le sujet se confond souvent avec l'agent, c'est-à-dire le responsable de l'action : Il marche. Mais la tournure passive permet de mettre au contraire l'accent sur le «patient» (de le désigner comme thème de la proposition) : l'objet du verbe actif devient le sujet grammatical passif, l'agent n'apparaît plus que comme complément du verbe ou même n'est plus mentionné (Le rideau a été déchiré). En outre, certains verbes n'expriment pas d'action : le sujet grammatical désigne alors le «siège» plus que l'agent : Je souffre, Je suis malade. La tournure pronominale permet un dédoublement de l'agent (Je me secoue) ou sa neutralisation en tant qu'agent (Je me réveille). Enfin, il existe des tournures où le sujet grammatical se réduit à un pur indice de personne (Il pleut, Il faut partir), un complément pouvant exprimer l'agent, complément appelé traditionnellement «sujet logique» : Il pleut des flèches.

Il convient donc de renoncer à une définition de la fonction sujet en termes trop étroits de sens ou de logique et de retenir comme indicateurs l'accord avec le verbe et la possibilité de certaines transformations : mise en relief en encadrant par c'est (ou ce sont) …qui…, interrogation utilisant la forme sujet qui (qui est-ce qui ou qu'est-ce qui).

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2-2-L’attriubut.

Le nom d’" attribut " est donné à une fonction syntaxique assumée par un mot ou un groupe de mots par l’intermédiaire d’un verbe dit " attributif ". L’attribut apporte l’information essentielle de la phrase, c’est-à-dire le prédicat (ce qui est dit à propos d’une chose, le " thème ").

Remarque : cette information peut avoir une valeur de qualification lorsque l’attribut est un adjectif qualificatif : il est charmant, ou lorsqu’il s’agit d’un nom sans déterminant : il est professeur. Elle peut avoir une valeur de classification avec les adjectifs relationnels : cette session est parlementaire, ou quand l’attribut est un nom précédé d’un article défini ou d’un partitif : Pierre est un ami de ma sœur. Enfin, cette information peut avoir une valeur d’identification avec un attribut constitué d’un article défini et d’un nom, d’un nom propre ou encore d’un pronom démonstratif. Les deux termes mis en valeur renvoient à la même identité et la relation peut-être inversée : mon voisin est cet homme / cet homme est mon voisin.

L’attribut exprime donc la qualité ou la propriété que l’on attribue à un autre terme de la phrase, ou encore une identité que l’on pose. Il existe des attributs de l’objet et des attributs du sujet. La dénomination d’attribut oblige à toujours considérer trois terme qui sont le sujet, l’attribut et l’objet.

       I.            L’attribut du sujet

A. Verbes introduisant l’attribut du sujet

L’attribut du sujet est introduit par des verbes d’état qui peuvent être :

·         des verbes d’identité. être, qui n’est porteur d’aucun sens, est dit " verbe copule " ?

L’attribut du sujet peut également être introduit par les verbes conférant un titre ou une appellation au passif ou à la forme pronominale : être nommé, être élu, être appelé, être jugé, s’appeler, se nommer, se constituer etc.

Enfin, certains verbes d’action peuvent introduire des attributs du sujet. Ex : il est reparti vexé.

B. Nature de l’attribut du sujet

Il peut être un nom ou un équivalent du nom :

·         un nom, avec ou sans déterminant : Pierre est ( un ) médecin.

Il peut être également un adjectif ou un équivalent de l’adjectif :

·         un adjectif : il est charmant.

C. Syntaxe de l’attribut

1. Construction : Le plus fréquemment, la construction de l’attribut est directe, qu’il soit attribut de l’objet ou attribut du sujet : il paraît fatigué, je la trouve fatiguée.

Il arrive cependant qu’il soit construit indirectement, au moyen d’une préposition qui est soudée au verbe et qui a perdu son autonomie syntaxique et sémantique : je l’ai traitée en amie.

2. propriétés : L’attribut du sujet ne peut être supprimé : il paraît charmant / *il paraît.

L’attribut peut être pronominalisé par le pronom neutre le : elle semble intelligente / * elle le semble.

L’attribut du sujet peut toujours commuter avec l’adjectif : elle ne reste jamais en repos / tranquille.

3. accord de l’adjectif :Il s’accorde en genre et en nombre avec le terme sujet.

4. place de l’attribut : Il est normalement à la droite du verbe, comme le COD, sauf quand il prend la forme des mots suivants :

·         le, tel, ou que : voilà l’homme que tu es devenu. Telle est ma décision.

II. L’attribut de l’objet

A.     Verbes introduisant l’attribut de l’objet

·         Les verbes de jugement et d’appréciation : juger, trouver, estimer, considérer comme, regarder comme etc. Je le trouve très aimable.

·         Les verbes indiquant un changement d’état : laisser, rendre, faire etc. Cela l’a rendu furieux.

Dans certains cas, le complément d’objet peut ne pas être exprimé : l’amour rend heureux (les hommes).

·         les verbes conférant titre ou dénomination : proclamer, nommer, élire, traiter de, appeler etc. Le peule l’a proclamé roi.

A.     Nature de l’attribut

L’attribut de l’objet peut être :

·         un nom : on l’a nommé président.

A.     Syntaxe de l’attribut de l’objet

1. propriété : La relation attributive met en rapport le complément d’objet, l’attribut et le verbe transitif.

L’attribut de l’objet est un membre du groupe verbal ; en cas de pronominalisation du COD, l’attribut se maintient : ces mesures, les députés les jugent insuffisantes.

En cas de transformation passive, l’attribut se maintient : ces mesures sont jugées insuffisantes pas les députés.

2. accord :  L’accord se fait avec le complément de l’objet. Cette affaire l’a rendue furieuse.

3. place :  L’attribut de l’objet est placé après le verbe, qu’il soit ou non précédé d’une préposition. En revanche, il peut suivre le COD ou être placé avant lui : je trouve ton ami charmant mais je trouve curieux qu’il ne soit pas venu. La place de l’attribut s’explique dans ce cas par des contraintes rythmiques (de longueur par rapport au COD).

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  2-3-L’épithète.

 

            1.         PRESENTATION   , fonction remplie par l’adjectif qualificatif au sein du groupe nominal. Toutefois, d’autres termes peuvent être employés comme un adjectif et avoir une fonction d’épithète : certains adverbes (un homme bien), certains noms (un père avocat, une robe marron). On ajoute parfois à cette liste les propositions subordonnées relatives (un homme qui est honnête) qu’on peut classer aussi parmi les compléments du nom. L’épithète apporte soit une caractérisation (des mesures injustes), soit une détermination (les mesures gouvernementales).

            2.EPITHETE DE CARACTERISATION ET EPITHETE DE DETERMINATION  
L’épithète de détermination est équivalente à un complément déterminatif (elle apporte une précision par restriction au sein d’un ensemble plus large) : les mesures gouvernementales/les mesures du gouvernement. Dans ce cas, l’expression du degré est impossible, de même que la transformation du groupe en phrase avec attribut.

L’épithète de caractérisation autorise au contraire la transformation du groupe en une phrase avec attribut : une robe rouge/cette robe est rouge; une mesure injuste/cette mesure est injuste. Si le sens de l’adjectif le permet, l’expression du degré est possible : une mesure très injuste. Certaines grammaires considèrent en or (dans le groupe une montre en or) comme une épithète de caractérisation, car la possibilité d’en faire un attribut existe : cette montre est en or. La plupart des grammaires en font un complément du nom caractérisant (non déterminatif).

Il faut faire une place à part aux épithètes de transfert du type un blessé grave pour lesquelles la transformation en attribut est également impossible : elles proviennent d’une transformation d’un groupe nominal en un autre comprenant un nom de la même famille : une blessure grave>un blessé grave; la critique littéraire>un critique littéraire.

            3.         CONSTRUCTION DE L’EPITHETE  
On distingue les épithètes proprement dites et celles qui sont détachées par des virgules. L’épithète de caractérisation non détachée apporte une caractérisation indépendante du temps marqué par le verbe : dans Une femme audacieuse a sauvé l’enfant, audacieuse a une valeur générale. En revanche, dans Une femme, audacieuse, a sauvé l’enfant, audacieuse, qui est détaché du nom-support par des virgules et dont la place est mobile (Audacieuse, une femme, etc.), a la valeur d’un complément circonstanciel (ici de cause). Pour ce dernier cas, on parle d’épithète détachée et on classe souvent celle-ci avec les appositions. Dans la plupart des cas, quand l’épithète a pour support un pronom, elle se construit comme une apposition : Celui-ci, audacieux, etc.

La construction indirecte n’existe qu’avec les pronoms indéfinis (rien d’intéressant) et dans des tournures du type un drôle de bonhomme,drôle peut être considéré comme un type particulier d’apposition ou bien comme un adjectif substantivé.

            4.         PROPOSITIONS SUBORDONNEES EPITHETES  
Les relatives qui enrichissent le groupe nominal permettent soit une caractérisation quand elles sont détachées (relatives explicatives : Mon voisin, que tu connaissais, est mort) soit une détermination quand elles ne le sont pas (relatives déterminatives : Le voisin que tu connaissais est mort). On peut aussi trouver des subordonnées conjonctives : la preuve que tu as tort. Voir proposition.

            5.         PLACE ET ORDRE DES ADJECTIFS EPITHETES  
L’adjectif épithète peut être antéposé ou postposé au nom-support. Les règles qui fixent l’ordre sont complexes. Les adjectifs de détermination sont toujours postposés, ainsi que les adjectifs de couleur employés au sens propre et ceux exprimant l’appartenance à un groupe humain (un marin français). Les épithètes courtes et très courantes comme beau, grand, petit ou celles avec le préfixe in- sont souvent antéposées mais pas toujours, avec parfois des variations de sens selon la place (un homme grand/un grand homme).

De façon générale, on a pu observer que l’adjectif antéposé tend à former avec le nom une seule unité de sens (jusqu’à pouvoir, à la limite, former un nom composé : grand rue), alors que l’adjectif postposé ajoute une notion à une unité de sens bien délimité.

Quand le groupe nominal contient deux épithètes juxtaposées, l’une d’elles s’applique moins au nom seul qu’au groupe formé par le nom et par l’autre épithète : c’est souvent la première des deux si elles sont antéposées (une pauvre/petite femme), la dernière si elles sont postposées (la peinture murale/médiévale). L’interprétation de l’encadrement est plus complexe (le magnifique/ciel tropical; un grand artiste/méconnu). Quand les adjectifs épithètes sont placés sur le même plan, on utilise la ponctuation et la coordination : une femme pauvre, petite; une femme pauvre et petite. On ne peut pas coordonner une épithète de caractérisation et une épithète de détermination (une mesure gouvernementale injuste).

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2-4-Le complément.

 

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INTRODUCTION

complément, mot ou ensemble de mots ayant pour fonction de compléter le sens du mot ou de l'ensemble de mots auquel il se rattache.

On pourrait définir de façon générale le complément comme un élément dépendant d'un terme-support et distinguer ainsi selon le support les compléments de phrase, les compléments du verbe, les compléments du nom, du pronom, de l'adjectif, du mot invariable. Mais la définition traditionnelle est plus restrictive : elle exclut des compléments du verbe ou de la phrase les attributs et ne retient que les compléments d'objet, les compléments d'agent, les compléments circonstanciels ; elle exclut des compléments du nom, outre les déterminants, les épithètes et les appositions. En somme ne sont retenues que les fonctions qui ne peuvent pas être remplies par un adjectif.

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LES COMPLÉMENTS D'OBJET

Les compléments d'objet sont des compléments du verbe : ils sont caractérisés par le fait que leur existence dépend du verbe (voir transitivité) et du type de construction qu'il demande (construction directe ou indirecte, choix de la préposition dans le cas de la construction directe). La fonction peut être remplie par un nom ou un groupe nominal, un pronom, un infinitif, une proposition subordonnée. La nature même du complément d'objet peut dépendre du verbe : par exemple, on ne peut trouver un infinitif après connaître alors que le verbe savoir l'accepte.

1

 

Le complément d'objet direct

Le complément d'objet direct se construit sans préposition quand il s'agit d'un groupe nominal : il craint la pluie. On peut le rencontrer introduit par une préposition lorsqu'il s'agit d'un infinitif (il craint d'être mouillé) et par une conjonction lorsque c'est une subordonnée (il craint qu'il ne pleuve). Les questions qui est-ce que… ? ou qu'est-ce que… ? (ou leur variante familière : il craint quoi ? ou qui ?) peuvent appeler comme réponse un complément d'objet direct, mais aussi parfois un attribut ou un sujet réel (voir sujet).

Ce qui caractérise en propre le complément d'objet direct est la possibilité de la transformation passive de la phrase, transformation du complément d'objet direct en sujet et du sujet en complément d'agent. Il faut cependant noter que cette transformation est parfois peu naturelle : le complément d'objet direct ne peut pas devenir agent (en particulier quand il s'agit d'un pronom personnel : il mange une pomme > la pomme est mangée [par lui]). En outre, la transformation est impossible avec les verbes avoir et pouvoir ou des expressions lexicalisées du type prendre la porte. Par ailleurs, les verbes obéir, désobéir et pardonner permettent une transformation passive alors qu'ils ne sont plus transitifs directs dans la langue moderne.

Les pronoms personnels conjoints et les pronoms relatifs ou interrogatifs qui sont compléments d'objet précèdent le verbe ; les groupes nominaux le suivent. Le pronom rien, pourtant, précède le participe passé (je n'ai rien vu mais je n'ai vu personne). Tout précède le participe passé et a une place plus libre avec l'infinitif (dire tout ou tout dire). Dans certaines locutions, le nom précède le verbe (geler à pierre fendre).

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Le complément d'objet indirect

Le complément d'objet indirect est construit avec une préposition quand il s'agit d'un groupe nominal : je me souviens de cette ville (mais je me souviens avoir vu cette ville et je m'en souviens). Le complément d'objet indirect se distingue d'un complément circonstanciel indirect en ce que la construction dépend du verbe lui-même. Sur ce critère, on pourra considérer un argument comme un objet dans s'appuyer sur un argument car, dans ce sens, le verbe ne se construit qu'avec sur. En revanche, on considérera le mur comme un circonstanciel dans s'appuyer sur le mur, car la construction n'est pas imposée par le verbe (s'appuyer contre un mur, à un mur). Quand il y a plusieurs compléments, la coordination marque l'équivalence fonctionnelle (penser à son père et à sa mère, mais envoyer une lettre à son père à Paris).

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Le complément d'objet second

On appelle complément d'objet second le complément d'objet indirect d'un verbe qui se construit aussi avec un objet direct : il envoie une lettre (objet direct) à son père (objet second). Le complément d'objet second ne se trouve pas toujours en seconde place, il passe parfois devant, en particulier quand il est plus court : il écrit à son père une longue lettre de remerciement. Le complément d'objet second peut devenir complément d'objet direct dans des tournures souvent blâmées par les puristes : couper la parole à quelqu'un > couper quelqu'un (et donc le passif il a été coupé). On appelle aussi le complément d'objet second complément d'attribution, mais cette expression convient mal à des phrases comme voler quelque chose à quelqu'un et pas du tout à des phrases comme discerner quelque chose d'avec quelque chose d'autre. On a pu proposer de limiter cette expression aux compléments d'objet indirects pouvant être remplacés par un pronom conjoint au datif (par exemple à la troisième personne lui ou leur).

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Le complément d'objet interne

Certains verbes qui se construisent sans complément d'objet peuvent avoir quelquefois un complément d'objet qui ne fait que reprendre une idée présente dans le verbe en la précisant : pleurer toutes les larmes de son corps, des larmes de joie. On parle alors de complément d'objet interne.

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LE COMPLÉMENT D'AGENT

On appelle complément d'agent le complément indirect d'un verbe à la voix passive, complément qui correspond à ce qui serait le sujet si la phrase était à la voix active : les fleurs ont été abîmées par la pluie (à la voix active : la pluie a abîmé les fleurs). Le complément d'agent peut se coordonner avec un autre complément indirect qui n'est pas un complément d'agent : cette règle a été inventée par lui et pour lui. La préposition est le plus souvent par (qui peut introduire aussi des compléments circonstanciels), parfois de quand le verbe est, au sens figuré, un verbe de sentiment (il est aimé de tous) ou un verbe construit par archaïsme à l'imitation de la langue classique. Dans des tours figés, on trouve encore la préposition à (mangé aux mites).

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LE COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL

On caractérise souvent le complément circonstanciel par sa mobilité et par son sens : il apporterait une notation de circonstance. Cette définition est insuffisante et fausse pour certains compléments. Quelques compléments circonstanciels sont aussi étroitement liés au verbe que des compléments d'objet et ne sont pas mobiles : il va bien. On peut, en revanche, retenir comme trait caractéristique du complément circonstanciel la possibilité pour un adverbe de remplir la fonction : cela le distingue des différents compléments d'objet aussi bien que du complément d'agent. Une autre caractéristique est la variation selon le contexte du support du complément circonstanciel : dans évidemment il mange bien le matin, bien porte sur le verbe mange, le matin sur il mange bien, évidemment sur l'ensemble il mange bien le matin.

Les compléments circonstanciels peuvent être classés en fonction de leur support (verbe, relation sujet-verbe, phrase) ou bien selon qu'existe ou non la possibilité d'encadrement par c'est… que…, ou encore selon la portée de la négation (portant sur le complément dans il ne mange pas bien, n'y portant pas dans il ne mange pas malgré sa faim). La classification traditionnelle prend en compte le sens du complément ; le problème est alors la multiplication des catégories jusqu'à l'absurde, puisqu'on peut, à la limite, créer une catégorie pour chaque verbe. Parmi ces catégories sémantiques, on peut retenir le lieu, le temps, la manière (intégrant le moyen et l'accompagnement), la mesure, l'opposition et la concession, la cause, la conséquence, le but (conséquence recherchée), la condition. Des distinctions secondaires sont utiles dans l'apprentissage scolaire, même si elles n'ont pas d'intérêt du point de vue linguistique : la distinction, par exemple, entre les lieux d'où l'on vient, où l'on est, où l'on passe et où l'on va, peut être nécessaire pour les exercices de thème latin (le latin marque ces distinctions par des flexions différentes).

Peuvent être complément circonstanciel le nom ou groupe nominal, le pronom, le pronom adverbial, l'infinitif, le gérondif, le participe, l'adverbe, la proposition subordonnée. La construction est souvent indirecte (la préposition donne souvent le sens du complément), mais aussi directe (en particulier les compléments de mesure et de temps : il mesure un mètre soixante ; il part la semaine prochaine ).

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LE COMPLÉMENT DU NOM

Outre l'épithète et l'apposition, le groupe nominal peut être enrichi par des compléments du nom. Il s'agit de noms ou de groupes nominaux (le père de Paul ; les gens d'en face), d'adverbes (les gens d'ici), de pronoms (le père de ce dernier). La subordonnée relative peut également tenir ce rôle. Les noms correspondant à des verbes sont complétés par les mêmes termes que ces verbes (la nomination de Paul comme directeur / on a nommé Paul directeur), ceux qui correspondent à des adjectifs par les mêmes termes que des adjectifs (la fidélité de Paul à sa vocation / Paul est fidèle à sa vocation). On appelle complément subjectif celui qui correspond à un sujet actif (l'amour de son fils / son fils l'aime), objectif celui qui correspond à un objet (l'amour de son fils / il aime son fils). La construction est souvent indirecte, avec une grande variété de prépositions ; la construction directe existe (une montre or et diamants, l'affaire Dreyfus).

Certains compléments du nom sont des compléments de caractérisation ; comme les épithètes et appositions, ils peuvent être détachés du nom et, comme eux, prendre une valeur de complément circonstanciel : son père, d'origine espagnole, était parfaitement bilingue (d'origine espagnole, son père était parfaitement bilingue). Certaines grammaires rangent ces compléments avec les épithètes, car la transformation en attribut est possible (son père est d'origine espagnole).

D'autres sont des compléments déterminatifs (ou compléments de relation) le père de Paul. Un complément de caractérisation peut devenir un complément déterminatif dès que reparaît un déterminant : un tablier de boucher, le tablier du boucher.

La proposition relative a tantôt le rôle d'un complément de caractérisation (relative explicative), tantôt celui d'un complément déterminatif (relative déterminative) : c'est le détachement ou non qui marque quel est son rôle (le chat, qui était noir,… ; le chat qui était noir…).

Dans certains groupes avec complément du nom, c'est le complément qui semble être le terme principal du point de vue du sens, sinon de la grammaire. C'est le cas des noms exprimant un collectif (un groupe de chercheurs), une mesure ou un nombre (un million de francs), un contenant (un verre de vin), etc. L'accord du verbe quand ces groupes sont sujets pose des problèmes (un tas de choses arrive(nt)).

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LES AUTRES COMPLÉMENTS

Un terme peut compléter un adjectif (fier de sa réussite ; fier d'avoir réussi ; fier de ce qu'il a si bien réussi ; fier de lui), un pronom (celui de Paul), un adverbe (indépendamment des circonstances ; partout où j'irai), des mots-phrases (oui à la nationalisation des banques). Les pronoms indéfinis complétés du type beaucoup de monde peuvent être aussi considérés comme les déterminants indéfinis d'un nom.

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3-La phrase :

3-1-La phrase : la phrase complexe

Une phrase complexe est une phrase organisée autour de plusieurs verbes ; elle est donc plus construite, plus riche que la phrase simple. Elle est cependant d’un usage très fréquent, à l’écrit évidemment plus encore qu’à l’oral. Quand emploie-t-on une phrase complexe ? Comment la construit-on ?

1. Phrase simple et phrase complexe

Tandis que la phrase simple ne contient qu’un seul noyau verbal, donc une seule proposition, la phrase complexe en comprend plusieurs, donc plusieurs propositions.

Ex. : « Dans le Voyage fantastique, le réalisateur Richard Fleischer montrait un minuscule vaisseau explorant les artères du corps humain. On s’en approche à grands pas. La firme israélienne Given Imaging a mis au point une caméra miniature qui s’avale et filme le système digestif. » (Libération, 26 mai 2000).

Dans ce début d’article, les phrases simples prédominent (comme souvent dans la presse) :

– la première phrase est construite autour du verbe montrait qui a pour sujet le groupe nominal le réalisateur Richard Fleischer ;

– la deuxième phrase est construite autour du verbe s’approche qui a pour sujet le pronom on.

Cependant la troisième phrase comprend trois verbes ayant leur sujet propre : a mis (sujet : la firme israélienne Given Imaging), s’avale (sujet : qui), filme (sujet : qui). Cette phrase que l’on peut découper en trois propositions est donc une phrase complexe.

Remarque : les infinitifs ou participes qui n’ont pas de sujet propre ne comptent pas comme noyaux verbaux ; ainsi le participe présent explorant dans la première phrase joue le rôle d’un adjectif, non pas celui d’un verbe noyau de proposition.

2. Les différents statuts d’une proposition

Toutes les propositions composant une phrase complexe n’ont pas le même statut. On distingue :

– la proposition indépendante qui ne dépend d’aucune autre proposition et qui n’a pas de proposition sous sa dépendance ;

Ex. : « [La capsule se présente sous forme d’une grosse gélule faite d’un plastique biocompatible] ; [elle embarque une caméra vidéo, une lampe, un émetteur de télévision et une minuscule batterie.]. » (D’après Libération, ibid.). Cette phrase comprend deux propositions indépendantes.

– la proposition subordonnée qui dépend d’une autre proposition (dite principale) ; elle est le plus souvent introduite par un mot subordonnant ;

– la proposition principale qui a sous sa dépendance une ou plusieurs autres propositions subordonnées.

Ainsi la proposition qui s’avale dans le premier extrait ne peut pas exister par elle-même. Elle est subordonnée à la proposition principale : La firme israélienne a mis au point une caméra miniature.

3. Les liens entre les propositions

On distingue trois sortes de liens entre les propositions : la juxtaposition, la coordination et la subordination.

3.1. La juxtaposition

Ex. : « La capsule se présente sous forme d’une grosse gélule faite d’un plastique biocompatible ; elle embarque une caméra vidéo, une lampe, un émetteur de télévision et une minuscule batterie. » (D’après Libération, ibid.).

Dans l’extrait ci-dessus, les deux propositions ont le même statut (elles sont toutes deux indépendantes) ; elles sont reliées entre elles par un simple point-virgule. On dit qu’elles sont juxtaposées (juxta signifie en latin « à côté de »). Deux propositions juxtaposées peuvent être reliées également par une virgule ou un deux-points.

3.2. La subordination

Ex. : « Une fois activée, la capsule fonctionne pendant cinq à six heures au fil de sa descente, pendant lesquelles elle délivre ses images à l’extérieur du corps humain. » (Libération, ibid.).

Cette phrase complexe est composée d’une proposition principale et d’une proposition subordonnée (introduite par le subordonnant pendant lesquelles) ; il y a donc un lien de subordination entre elles deux.

3.3. La coordination

évacuation dans les selles, au bout de vingt-quatre heures environ. » (Libération, ibid.)

Comme dans l’exemple cité dans le paragraphe 3.1, la phrase est composée de deux propositions indépendantes mais cette fois-ci, celles-ci sont reliées par la conjonction de coordination et (les autres sont mais, ou, donc, or, ni, car). Deux propositions coordonnées peuvent être reliées également par un adverbe de liaison comme puis, ensuite, en effet, cependant, etc.

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3-2-La négation

1

 

INTRODUCTION

négation, nom donné à l'expression grammaticale marquant qu'on nie une phrase ou un élément d'une phrase. La négation peut se combiner à n'importe laquelle des modalités de la phrase, qui peut être déclarative, interrogative, impérative ou exclamative. Une phrase peut en effet être à la fois déclarative et négative, interrogative et négative, etc. Les phrases qui expriment une interdiction sont à la fois impératives et négatives (Ne venez pas).

La négation s'exprime à l'aide de l'adverbe de négation ne et d'un des autres adverbes de négation pas, plus, jamais (Je ne sais pas ; Il n'est plus là ; Il ne pleut jamais) ou bien d'un pronom indéfini (rien, aucun, personne, nulle part).

2

 

PLACE DE LA NÉGATION

Si, dans une phrase négative, le verbe est à un temps simple, ne et le second élément de la négation l'encadrent, ne étant antéposé et l'autre élément postposé (Ils ne dirent rien). Si le verbe est à un temps composé, ne est placé avant l'auxiliaire, et le second élément entre l'auxiliaire et le participe passé (Ils ne sont pas partis).

3

 

NÉGATION TOTALE ET NÉGATION PARTIELLE

La négation effectuée au moyen des adverbes simples ne, non, pas, point, dits de degré plein, ou des adverbes composés de même degré est appelée négation totale (Ils n'y sont pas arrivés).

La négation effectuée au moyen des adverbes simples plus, jamais, guère, etc. ou d'une locution du type ne ... déterminant ou ne ... pronom (Il n'y a aucun problème ; Je n'ai vu personne) est appelée négation partielle. La négation partielle implique une limite (Je ne mange plus de chocolat) ou une restriction (Il ne voit plus qu'elle) que la négation totale n'implique pas.

On peut formuler une restriction à l'aide de ne ... que, ne ... plus que (Il n'y a que toi qui puisse l'aider ; Je n'ai eu que le temps de sauter dans un train).

1

 

Point et guère

Les formes archaïques point et guère sont d'un emploi littéraire (Ce genre de chose ne se dit point ; Nous n'avons guère le temps).

2

 

Non

L'adverbe de négation non peut être employé comme mot-phrase et constituer à lui seul une réponse négative (Non !), ou bien renforcer une négation (Non, il n'en est pas question) ou encore servir à nier une proposition (C'est une question de temps, non de bonne volonté).

3

 

Ni

La conjonction de coordination ni, employée avec ne et éventuellement répétée, permet de coordonner des éléments dans une phrase négative (Je ne les connais ni l'un ni l'autre).

4

 

NÉGATION ET NIVEAU DE LANGUE

La description de la négation implique la prise en compte de l'existence de différents niveaux de langue, puisque, dans la langue courante et dans la langue familière, la négation peut s'effectuer à l'aide de pas, plus, jamais, personne ou rien employés seul (Je sais pas ; Il est pas là ? On y va jamais ; On voit rien ici ; Il y a jamais personne).

Dans la langue littéraire, à l'inverse, c'est ne qui peut être employé seul avec une valeur négative devant des verbes du type oser, savoir, pouvoir (Il n'osait parler ; Nous ne savions que faire).

5

 

LE NE EXPLÉTIF

Le ne dit explétif, en revanche, n'est pas négatif. Il figure dans des complétives complément d'objet dont le verbe introducteur exprime une crainte ou une défense (Je crains qu'il ne se fâche), ou devant un verbe de doute dans une phrase négative (Je ne doute pas qu'il n'y parvienne). Un ne explétif peut également figurer après les locutions conjonctives de peur que, à moins que, avant que (Partez avant qu'il ne soit trop tard = Partez avant qu'il soit trop tard).

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4-Le verbe.

4-1-Les valeurs du  présent :

   1.On utilise la forme du présent de l'indicatif pour signaler :

       A.  Un fait ou une action qui est actuelle au moment où la phrase est dite.

               Ex. : « Je me présente, je m'appelle Henri... ».

          Par exemple aussi quand on commente la préparation d'une recette de cuisine ou un match de football.

               Ex. : « Pelé attrape le ballon. Il se dirige vers la ligne des onze mètres. Le goal est surpris: il n'a pas le

               temps de réagir. Oui! Pelé marque un superbe but ».

            Une mention particulière pour « depuis »: cette préposition indique un moment ou une action qui a commencé dans le passé; si cette action se prolonge dans l'actualité, il faut utiliser le présent.

               Ex. : « Elle pleure depuis qu'il est parti ». (= Aujourd'hui elle pleure encore)

        B.  Un fait maintenant habituel, récurrent ou traditionnel.

               Ex. : « Je me lève tous les jours à six heures et demie »

               « Je souffre d'allergies : tous les ans, à cause des foins, je me mets à éternuer pendant un mois »

               « En France, râler est un sport national ».

       C.  Une vérité éternelle, comme dans les lois et les proverbes :

               Ex. : « L'eau bout à cent degrés »

               « Tous les hommes sont créés égaux ».

               « Pierre qui roule n'amasse pas mousse ».

       D.  La futurité dite « futur immédiat », qui exprime en réalité un avenir planifié ou programmé.

               Ex. : « Moi, demain, je reste au lit ! »

               « Alors tu vois, Josyane, dans dix ans je me trouve un mari. Dans douze ans j'ai mon premier enfant. Et dans quinze ans on s'achète une maison »

            Cette planification peut être exprimée par le verbe « aller » :

               « Je vais partir bientôt », « Moi quand je serai grand, je vais devenir cosmonaute ».

        E.  Dans une narration suivie, le caractère immuable des événements du passé. C'est le temps privilégié de l'histoire, du résumé et du commentaire. Quand on présentifie le passé, les actions passées sont ainsi :

               présentées comme une vérité éternelle et indiscutable.

                    Ex. toutes les biographies des encyclopédies et dictionnaires.

               intensifiées, parce qu'on le fait revivre au moment présent. Chaque action a plus de relief en elle-même.

               C'est le temps du suspense.

                    Ex. : « L'homme regarde à droite et à gauche. Comme personne ne peut le voir, il casse la fenêtre et s'introduit silencieusement dans la maison noire et déserte. Il explore les pièces sombres sans allumer la lumière. De sa poche, il sort un long couteau pointu et bien aiguisé. Il ouvre la porte. Il attrape un salami et se fait un bon sandwich ».

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4-2-Les temps du passé

1. L’imparfait

     L’imparfait se forme à partir de la première personne du pluriel du présent de l’indicatif dont on enlève les

     désinences. On y ajoute les terminaisons –ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient.

     L’imparfait s’utilise :

     -pour une action habituelle dans le passé. Ex : Tous les jours j’allais chercher mon pain au village.

     -pour la description dans les récits au passé. Ex : La route était sinueuse et la tempête soufflait. La route

     était dure à faire.

     -Pour indiquer une action simultanée par rapport à un autre verbe au passé. Ex : il m’a dit qu’il ne me parlait que pour mes beaux yeux.

     Il indique en général une action prise dans sa durée continue, sans que l’on prenne en compte ses limites.

     Ex : Il nageait sans s’essouffler et aurait pu continuer ainsi jusqu’à traverser la mer entière.

     Il peut être utilisé pour un événement qui a failli se produire. Ex : Encore un peu et tu tombais ! Il indique   un fait hypothétique rejeté dans le passé.

     Enfin, il est utilisé après " si " dans les subordonnées hypothétiques pour signifier l’irréel du présent ou une

     condition qui a peu de chances de se concrétiser. S’il faisait beau aujourd’hui, nous irions à la plage. / Si

     j’étais riche, j’habiterais une maison en Corse.

2. Le passé composé

     Le passé composé se forme à partir de l’auxiliaire être ou avoir au présent et du participe passé du verbe à

     conjuguer .

    - Il s’utilise en général lorsqu’un événement est terminé. On prend donc en considération les limites de

     l’action et l’on en a une vision synthétique. Ex : J’ai terminé mes études de médecine en janvier 1977 après dix ans d’efforts acharnés.

     -On l’utilise dans les récits pour indiquer une succession rapide d’événements. Ex : Il l’a regardée sans

     sourire et puis il l’a contemplée un long moment. Ensuite il s’est retourné, a pris sa veste et est sorti, sans

     dire un seul mot.

     -Il peut marquer l’antériorité par rapport au présent et crée un lien direct entre avant et maintenant. Ex : Tu

     as trop mangé de chocolat et à présent tu es malade. Il est donc toujours employé au présent après des

     marques temporelles comme quand, après que, dès que, une fois que, aussitôt que etc. Ex : Une fois qu’elle l’a accompagné au bureau, elle emmène les enfants à l’école.

     -On l’utilise par conséquent dans l’expression de la condition supposée réalisable. Ex : Si tu as trop mangé de chocolat, tu auras mal au ventre.

3. Le passé simple

     C’est un temps qui peut remplacer le passé composé. Il existe surtout à l’écrit, dans les textes littéraires ou

     historiques, et dans certains journaux. Il correspond à l’un des canons de la littérature traditionnelle et,  pour cette raison, a tendance à disparaître. Il est très rarement utilisé à l’oral. Ex : Le premier texte en langue

     française fut écrit en 842, ce sont les Serments de Strasbourg.

     Au contraire du passé composé, le passé simple ne peut pas exprimer de liens avec le présent.

4. Le Plus-que-parfait

     Le plus-que-parfait se forme de la même façon que le passé composé, excepté en ce qui concerne les

     auxiliaires qui sont à l’imparfait.

     -Il indique presque toujours une antériorité par rapport à un autre temps du passé, imparfait, passé composé ou passé simple. L’action décrite par le plus-que-parfait est donc achevée. Ex : Pierre perdit le stylo qu’il avait acheté et en fut très peiné.

     -Il s’utilise dans les subordonnées hypothétiques en corrélation avec le conditionnel passé pour suggérer    une action irréelle dans le passé. Ex : Si j’avais su que tu viendrais, je ne serais pas retourné chez moi et serais resté chez un ami.

5. Le passé antérieur

     Il se forme avec le participe passé précédé de l’auxiliaire au passé simple.

     Utilisé seul, il remplace le passé simple dans les textes littéraires pour souligner l’achèvement d’une action.

     Ex : Il eut fini son assiette en un instant.

     En proposition subordonnée, toujours en corrélation avec le passé simple, il exprime l’antériorité. Il est

     toujours utilisé avec la conjonction après que, ou ses équivalent (quand, lorsque, dès que, une fois que…).

     Ex : Quand il eut fini son travail, il se reposa.

6. Particularité

Pour exprimer une action future dans le passé, on est dans l’obligation d’utiliser le conditionnel présent.

Ex : On me l’avait présenté comme celui qui répondrait à toutes mes questions.

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